samedi 30 juin 2012

La question du bon gouvernement, c'est aussi la question de la forme du gouvernement qui est la meilleure...
Il faut sans doute revoir ce qu'Aristote pense des différentes formes de gouvernement ?? (monarchie, tyrannie, république, régime oligarchique/aristocratique).
Faut-il un chef d'Etat qui gouverne ??
Dans les monarchies constitutionnelles, le roi est le chef de l'Etat. S'il y a changement de majorité, il reste le symbole de la continuité de l'Etat.
Il en va de même dans les pays qui ont un chef d'Etat qui est un simple arbitre des institutions (Italie, Allemagne, Israël).
Nicolas Sarkozy avait promis un président qui gouverne et a voulu être au 1er plan sur la plupart des dossiers. Cela lui a été sans doute préjudiciable car la logique de la 5ème République consistait à faire du 1er ministre et du gouvernement davantage la cible des attaques et des mécontentements ce qui permettait au président de changer le 1er ministre sans que son image soit trop atteinte.
Que vaut-il mieux ? Une grande séparation des pouvoirs comme aux Etats-Unis où le président ne peut dissoudre la Chambre des Représentants ou une séparation des pouvoirs moins marquée où le président peut dissoudre l'Assemblée ?
Vaut-il mieux confier le pouvoir législatif à une ou deux assemblées ?
Je vous rappelle qu'historiquement, la dictature a une connotation positive. C'est chez les Romains un fonction temporaire confiée à un individu lorsque Rome était en situation de crise très grave.
Ces réflexions ont pour but de vous montrer que rien n'est simple et il faudra devant le jury montrer que vous êtes capable de vous poser des questions.
Mr Chatellain

Réflexions sur le bon gouvernement

Je crois qu'il est nécessaire que les admissibles aient des éléments pour parler du bon gouvernement.
J'apporte ma pierre à l'édifice: j'ai chez moi un ouvrage de Julien Freund Qu'est-ce que la politique ?
J'en tire quelques réflexions pas forcément tirées de l'ouvrage
- un gouvernement qui respecte la constitution ? Oui mais il y a des pratiques du pouvoir pas forcément très conformes à la constitution qui peuvent aider des hommes à bien gouverner: De Gaulle et les lettres de démission en blanc... la constitution française qui indique que le 1er ministre dirige la politique de la nation et De Gaulle a tout fait pour que ce soit le président qui domine la vie politique du pays
- un gouvernement proche du peuple ? Il faut sans doute savoir en être proche mais de temps en temps, le grand homme politique va à l'encontre de l'opinion générale pour assurer le bon fonctionnement du pays ou est en avance sur son temps (si on suivait la majorité de l'opinion française, la peine de mort aurait été rétablie sans doute...)
- un gouvernement qui sait prendre des décisions, qui sait trancher, qui sait prendre la bonne décision au bon moment... un gouvernement peut avoir de très bonnes idées et ne pas être capable de bien les mettre en oeuvre...
- un gouvernement courageux, qui sait aller à l'encontre de l'avis de la majorité... (réformer les retraites ??!!)
- une citation de Goethe trouvée dans l'ouvrage: "Penser est facile, agir est difficile, agir selon sa pensée est ce qu'il y a au monde de plus difficile"
- le bon gouvernement est celui qui prend en compte en permanence l'intérêt général... le problème c'est que chaque gouvernement a aussi envie de satisfaire des intérêts particuliers (clientèles électorales en démocratie...)
- assurer la prospérité intérieure, le maintien de l'ordre, des conditions de vie raisonnables... ce qui implique de savoir utiliser la violence pour neutraliser ceux qui posent problème...
- donc un bon gouvernement, c'est un gouvernement qui sait utiliser la violence à bon escient... Pensez à ce que nous avons dit sur les drones d'Obama... Machiavel, la fin justifie les moyens... Ou selon Baptiste, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.
- un bon gouvernement sait protéger la collectivité contre les menaces extérieures (dans certains pays, une guérilla est financée en partie par des pays voisins..., pour d'autres, les menaces extérieures peuvent être les importations chinoises à bas prix, l'immigration...). Le problème, c'est que cela pourrait justifier alors que chaque pays se sentant menacé veuille avoir la bombe atomique! (Iran ou Corée du nord)
- la définition de bon gouvernement change selon les époques... au Moyen Age, le bon gouvernement, c'est celui qui se conforme à la morale chrétienne et qui fait son possible pour emmener les habitants au paradis... l'idée que la lutte contre l'insécurité doit être une des priorités du gouvernement en France n'est pas très ancienne... Les attentes des populations changent... et ce qui est un bon gouvernement à leurs yeux aussi... L'emploi et la lutte contre le chômage ne sont pas considérés comme une priorité dans un pays prospère: la droite espagnole à l'époque d'Aznar a un bilan économique excellent et se fait battre aux élections suite aux attentats de Madrid et à son choix d'intervenir en Irak aux côtés des AMéricains.
- le bon gouvernement assure la cohésion de la collectivité, le bien-vivre ensemble. Oui, mais aujourd'hui, dans les démocraties occidentales, il y a le souvenir des totalitarismes qui ont fait beaucoup pour développer l'esprit de groupe, le sentiment d'unité au sein de leur population.
- le bon gouvernement, c'est un gouvernement compétent. Le problème, c'est qu'un ministre peut être très compétent et mauvais communicant ce qui pose des problèmes dans une démocratie dans laquelle les médias jouent un rôle important...
- le bon gouvernement, c'est un gouvernement juste, qui respecte la morale... avec le Printemps arabe, on s'est rendu compte que les peuples ne souhaitaient pas forcément une démocratie à l'occidentale... Les islamistes qui ont une réputation d'incorruptibles, d'honnêteté, et de justice, ont le vent en poupe.
Et la ruse, le non-respect parfois de la morale (mensonge), peuvent permettre d'assurer l'efficacité du bon gouvernement. Un bon gouvernement peut mentir pour assurer le bien-être de ses citoyens!? la question est posée!
- le bon gouvernement a des objectifs justes
- le bon gouvernement sait utiliser la force

Voilà des sujets d'interrogation que vous pouvez enrichir par vos réflexions!!

lundi 4 juin 2012

Atelier du jeudi 31 mai

Première partie : revue de presse de la semaine, par les Première et Terminale

Chacun a pu développer aujourd'hui les sujets les plus marquants, en insistant sur le contexte et les enjeux de l'événement : 

Le massacre de Houla en Syrie

Contexte : la contestation anti-Assad et sa répression
Enjeu : le pays bascule-t-il dans la guerre civile et confessionnelle ? Quel sera le rôle de la communauté internationale ?

La libération de Roméo Langois

Contexte : l'enlèvement du journaliste par les FARC
Enjeu : quel rôle peuvent encore jouer les FARC ? Quelles conséquences sur l'activité diplomatique du gouvernement ?

Sur le portfolio du site du Figaro (rubrique "24 heures photo"), qui met en ligne de belles photos de photojournalistes pour la semaine d'actualité, nous avons analysé une image de cette libération de Roméo Langois.

Les manifestants au Québec

Contexte : révolte étudiante, à l'origine contre l'augmentation des bourses, puis contre une loi anti-manifestation.
Enjeu : quel avenir pour le système social québécois dans un contexte libéral ? Quel est l'état de la société québécoise, d'ordinaire peu contestataire ?

L'interview du président François Hollande sur France 2

Contexte : première interview après l'élection
Enjeu : quelle image du président cette interview donne-t-elle ? Est-elle efficace politiquement à l'approche des législatives ?

Sur le même portfolio, nous avons analysé une image de cette interview.

Les mesures du gouvernement Ayrault : revalorisation du SMIC et des allocations rentrée scolaire, limitation de l'écart de salaires de 1 à 20 dans les entreprises publiques

Contexte : premières mesures avant les législatives
Enjeu : quelle en est la dimension symbolique ? Quelle est l'efficacité attendue ? Quelle est la part de communication politique ?

Plus rapidement en fin d'heure, nous avons évoqué :

- Italie : séismes et matches truqués
- Cannes : la palme d'or à Michael Haneke pour Amour, avec Jean-Louis Trintignant et  Emanuelle Riva (sortie prévue fin octobre 2012)
- TF1 : dernier journal de Laurence Ferrari
- Roland-Garros
- Entrée en Bourse de Facebook et chute du prix de l'action

Deuxième partie : pour les Terminale admissibles

Les admissibles ont dû travailler sur une citation chacun. Après dix minutes de réflexion, ils devaient présenter un développement oral argumenté :

"Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur" (Beaumarchais)
"L'autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement" (De Gaulle)

Ce fut l'occasion de réfléchir d'une part sur la liberté de la presse, la proximité des journalistes avec les politiques et la nécessaire critique du pouvoir en démocratie, et d'autre part sur la conception gaullienne du pouvoir, en opposition avec les présidences de N. Sarkozy et F. Hollande.


Prochaine séance : dernier Atelier de l'année, tous les intervenants seront présents.
Soyez nombreux !